mercredi 8 juin 2011

DES CENDRES (poème par Pascal)


Si haut qu’on monte on finit toujours par des cendres.
Demande à mon cœur ce qu’il en est de cette pensée,
Lui qui à force de te réclamer dans des râles insensés,
N’a eu pour seule issue que d’être réduit en cendres.

Si haut qu’on monte on finit toujours par descendre,
Et ce petit nuage jadis si beau mais désormais si laid,
Sur lequel s’était réfugié mon cœur tel dans un palais,
Sombre aujourd’hui à mille lieux plus bas que les sandres.

Si haut qu’on monte on finit toujours par des cendres ;
Et cette beauté insolente qu’aujourd’hui baisent tous ces hommes,
Y répandant leur laiteux nectar jusqu’à même dans ton rectum,
Finira un jour, comme elle le mérite, dans un vulgaire tas de cendres.