mercredi 27 mars 2013

L'ÈVE DU POÈTE (poème par Eugenio)


C’est un vert vallon
Où le soleil charmé
Etape ses fibres dorées;

Où le cygne chante
L’humble bonheur
D’Eve, fine noirceur

Dans les champs voletant,
Le fleurant, généreuse
De son huile merveilleuse ;

Remuant ici là
Ses souples hanches
Que jalouse la pervenche.

Ce corps gracieux
Semble si parfait
Qu’on le croirait fait

D’argile Divine,
De riches moules tirés
Et précieusement ciselé

Pour être adapté
À ses grands yeux
Couleur de feu

Et à de douces lèvres
Ô geôles de plaisir
Qui attisent mon impur désir

De la posséder
Rien qu’une fois
En égoïste roi.

Mais elle me fuit
Et part parée d’étoiles
Son chaste voile

Déchirant l’herbe
De ses longues jambes, tel
La luciole immortelle

Dans la nuit sombre
De mon âme en peine
Quand elle s’élance indolente vers Eden.